Google, état de l’empire en 2011 !
Par sa valorisation,Google est l’une des premières entreprises mondiales puisque sa cotation en bourse est de l’ordre de 210 milliards de dollars. Fort de ses 20 000 employés dont la plupart travail au siège de Google ; le Googleplex, à Mountain View en Californie, Google continue sa croissance notamment grâce à sa politique et sa stratégie de concentration horizontal, qui consiste pour une entreprise à étendre son réseau, en acquérant ou développant des activités économiques
Qui ne connaît pas Google ? Impossible de passé à coté du moteur de recherche le plus connu et le plus puissant du web. 90 % de PDM en Europe (oct2011)
Fondée en septembre 1998 par deux jeunes étudiants, Larry Page et Sergey Brin en Californie, Google est connu pour la situation monopolistique de son moteur de recherche.
Google s’est donné comme missions, « d’organiser l’information à l’échelle mondiale et de la rendre universellement accessible et utile ».
En 2010, ce sont plus de 1 000 milliards de pages web qui ont été indexé par Google qui représente 6,4 % du trafic internet mondiale et affiche une croissance supérieure au web.
Ainsi, Google est le symbole du monde des services gratuits, ergonomiques, performants et sans limites, grâce à la publication de nombreux logiciels et services. Cependant, la situation croissante de monopole et les questions de vie privée inquiètent de plus en plus, depuis l’internaute occasionnel jusqu’à certaines grandes organisations. Google a également fait l’objet de plusieurs poursuites en justice, notamment pour plusieurs affaires de compatibilité de copyright et pour sa plateforme Google Books.
I/ORIGINE DU NOM ET FONDEMENTS
A_ L’origine du nom
Le nom de l’entreprise Google a pour origine le terme mathématique « googol » ou gogol en français, qui désigne 10100, c’est-à-dire un nombre commençant par 1 suivi de cent zéros. Larry Page et Sergey Brin demandèrent en 1997, à d’autres étudiants en informatique, de l’aide pour nommer le fruit de leur travail. L’idée serait venue de Sean Anderson, qui suggéra « googolplex», nom qui séduisit Larry Page. Il lui demanda d’aller enregistrer le nom de domaine « googol ». Sean Anderson se serait alors trompé dans l’entrée du nom, en frappant google.com.
B_Les fondements
Les fondements de l’histoire de l’entreprise Google commencent par la rencontre de deux étudiants de l’université de Stanford en 1995. En cette année, Sergueï Brin (23 ans) et Larry Page (24 ans) sont « pratiquement en désaccord sur tout ». Cela ne les empêche pourtant pas, en janvier 1996, de commencer à travailler sur un nouveau moteur de recherche. Ils nomment leur projet BackRub. Ils imaginent un logiciel qui analyserait les relations entre les sites web afin d’offrir des meilleurs résultats que ceux donnés par leurs concurrents de l’époque, Altavista notamment.
Une fois leurs travaux terminés, les deux étudiants commencent à concrétiser leur projet de moteur de recherche, et à cet effet, achètent un téraoctet de disque dur d’occasion, afin de créer une base de données. Cette installation sommaire a pris place dans la chambre de Larry Page20. Sergey loue un bureau et se met en quête de financements. David Filo, fondateur de Yahoo! convient de l’intérêt de leurs recherches, mais les encourage à créer leur propre moteur de recherche plutôt que vendre leurs travaux.
Andy Bechtolsheim, l’un des fondateurs de Sun Microsystems, se laisse convaincre par Sergey et Larry et leur fait un chèque de 100 000 $ pour financer leur moteur. La société Google n’est toutefois pas encore créée et Larry garde le chèque dans son tiroir pendant quelques semaines, le temps d’achever les formalités légales. Les deux entrepreneurs sollicitent parallèlement famille et amis, et parviennent finalement à réunir un million de dollars pour fonder la compagnie. Google Inc. s’installe dans un garage de Menlo, loué par un ami, en septembre 1998. La société emploie alors trois personnes : Sergey, Larry et Craig Silverstein qui est aujourd’hui directeur de Google Technology20.
II/QUELS STRATÉGIE DE CONQUÈTE ?
A_Montée en puissance
Dès le départ, alors que le moteur est toujours en version bêta, il répond à près de 10 000 requêtes par jour.
En début d’année 1999, c’est 500 000 requêtes journalières que Google doit gérer. Le garage qui l’héberge devenant trop petit, Google déménage dans un bureau à proximité de l’université de Palo Alto en Californie. L’entreprise compte désormais 8 employés.
Ce qui distingue Google de ses concurrents à l’époque est la pertinence des recherches que l’ont effectue. Par exemple, en effectuant une recherche en tapant les mots « Bill Clinton », Google nous renvoie d’abord au site de la Maison Blanche, alors qu’un concurrent comme AltaVista ne fait apparaître le site qu’après des dizaines d’autres lien. L’autre avantage de Google est qu’il affiche les mots-clés en gras dans le contexte d’une phrase pour chaque lien, alors qu’AltaVista ne fournit, à l’époque, que les liens eux-mêmes.
Le 7 juin 1999, après avoir obtenu 25 millions d’investissements, la société déménage une seconde fois vers son emplacement définitif, le Googleplex, situé à Mountain View, en Californie. Le 9 septembre, Le moteur de recherche, jusque-là en version bêta, achève sa phase de test. Google assure alors la gestion de 3 millions de recherches par jour.
Le 9 mai 2000, le moteur de recherche est disponible en 10 nouvelles langues : allemand, danois, espagnol, finnois, français, italien, néerlandais, norvégien, portugais et suédois, permettant à la société de pénétrer de nouveaux marchés et de gagner en importance.
Tout juste un mois plus tard, en juin 2000, Google est le premier moteur de recherche à avoir référencé un milliard de pages web. L’entreprise cherche à étendre la portée de son moteur en concentrant ses efforts sur l’Asie, avec les versions chinoise, japonaise et coréenne, puis au monde entier, totalisant 26 langues dès le 27 mars 2001.
Fin octobre 2000, Google signe un partenariat avec Yahoo! et commence à proposer de la publicité ciblée en fonction des mots- clés. L’année 2000 se termine avec la publication de la barre d’outils Google (Google Toolbar), proposée depuis en téléchargement gratuit, et voit le trafic journalier du site dépasser les 100 millions de requêtes ce qui représente plus de 1 000 requêtes/seconde en moyenne. Google devient un phénomène mondial.
L’année 2001 est marquée par une conquête physique du monde et par l’annonce de la 3 milliardièmes pages indexées.
Le moteur de recherche continue ainsi sa croissance, et est décliné en plus de 100 langues en 2004 et 150 en 2010. Google devient le premier moteur de recherche sur Internet, utilisé par 80 % d’internautes américains contre seulement 35 % de Chinois, qui préfèrent l’outil chinois Baidu.
En Août 2011, le site annonce une mise à jour de son algorithme dénommée « Panda » dans l’ensemble des versions du site (exceptés les versions chinoises, japonaises et coréenne) afin de faire baisser la visibilité des sites sans valeurs ajoutées comme les comparateurs de prix ou les agrégateurs de contenus.
Le 29 avril 2004, l’entreprise émet une demande pour entrer en bouse. Cette demande aboutira 4 mois plus tard par son introduction sur le NASDAQ à Wall Street.
B_Diversification (technique d’acquisition)
C’est à partir de 2002 que l’entreprise diversifie son activité, basée jusqu’alors sur son moteur de recherche. Google propose aux entreprises le GB-1001 de Google Search Appliance, permettant de se connecter à leur réseau informatique afin de bénéficier des fonctions de recherche sur leurs propres documents.
Une importante nouveauté de cette année est aussi la fonction Labs. Elle permet aux utilisateurs de tester les services et produits non finalisés avant leur date de sortie. En septembre, Google met en place Google News, service permettant d’afficher des pages web en rapport à l’actualité et en fonction des mots-clés de l’utilisateur.
Le 22 janvier 2004 Google s’essaie au monde des réseaux sociaux en mettant au point son propre réseau social : Orkut. Ce projet ne rencontra pas le succès escompté, sauf au Brésil et en Inde.
Le 1er avril 2004 Google propose Gmail, son propre service de messagerie électronique avec une capacité initiale de 1 Go annoncée doublée pour 2005. Cette capacité est totalement inédite et foudroie la concurrence, à l’exemple de MSN hotmail, dont la capacité lui était 500 fois inférieure. Gmail instaure donc l’ère de la messagerie email en ligne. Son succès se traduit par un nombre croissant d’utilisateurs, 176 millions début 2010.
Début juillet 2004, Google rachète Picasa et propose une visionneuse d’images. Ce logiciel est couplé à un compte en ligne permettant de stocker une galerie avec un capacité de 100 Mo. Le service connaîtra un certain succès, mais sera concurrencé par le service Flickr de Yahoo! lancé en début d’année et par la Windows Live Photos en 2008.Trois semaines plus tard Google rachète Keyhole, une société de cartographie numérique qui sera à la base de Google Earth lancé un an plus tard en 2005. La même année Google lance Google Desktop search (interface unique permettant à l’utilisateur d’effectuer des requêtes sur Internet, sur les différents services proposés par la firme californienne ainsi qu’au sein des disques durs de la machine Informatique), Google Scholar (permettant d’effectuer des recherches sur des articles scientifiques des thèses de type universitaires, citations ou encore des livres scientifiques), et Google Print (rebaptisé Google Recherche de livres, service en ligne permettant d’accéder à des livres numérisés).
A ce jour, Google compte 106 acquisitions d’entreprise depuis février 2001. La plus importante a été le rachat de Motorola Mobility pour un montant de 12,5 milliards de dollars en Août 2011.
III. GOOGLE REVOLUTIONNE LES STRATÉGIES MARKETING
Les internautes d’aujourd’hui, grâce à la puissance des outils du web 2.0, sont devenus des porteurs de la communication qui devient alors 2.0! Le « bouche à oreille » d’hier invisible et insaisissable, est aujourd’hui largement mesurable et est une source de feedback précieuse pour les entreprises soucieuses autrement dit 2.0 ! Cet engouement pour le web 2.0 a donné lieu à de nouvelle forme de marketing et de nouveaux métiers : Marketing viral, Community Management, E-reputation.
Google a ainsi développé une réelle stratégie marketing.
A_Rappel du marché
Le marché des nouvelles technologies en particulier Internet est un marché en grande impulsion, grâce aux multiples domaines d’activité dont chaque société essaie de prendre des parts.
Marché de la publicité en ligne
En 2010, on estime que 40 à 60 milliards de dollars de revenue viendront du web avec l’utilisation d’une analyse sémantique de la part des sociétés dans ce domaine. Les technologies du web sémantique ont pour objectif de relever deux principaux défis: une recherche d’information plus rapide car automatisée et une interopérabilité entre les divers supports d’information présents sur le web. Le marché de la publicité en ligne représente au total pour l’année 2007 environ 32 milliards de dollars. La part du marché entre les compagnies est de Microsoft 13.3%, Yahoo 20.2% et Google 52.7%
B_Le positionnement de Google
Google se positionne sur quatre types de secteur qui sont :
– La publicité en ligne: en utilisant leurs outils Google AdWords et Google Adsense : système publicitaire du moteur de recherche Google. Celui-ci affiche des bannières publicitaires, qui sont ciblées en fonction des mots-clés que tape l’internaute.
Les annonceurs paient lorsque l’internaute clique sur la publicité selon un système d’enchère et de qualité : plus l’annonce sera pertinente pour l’utilisateur, plus le prix au clic sera bas et l’annonce en évidence. Ceci afin d’inciter les publicitaires à fournir des renseignements pertinents par rapport à la demande de l’utilisateur.
AdSense est la régie publicitaire de Google utilisant les sites Web comme support pour ses annonces. Celles-ci sont le plus souvent contextuelles, mais plusieurs formules sont offertes, et aussi plusieurs types d’annonces incluant les parrainages de produits Google et le champ de recherche. Les annonces sont des textes ou des images, et des vidéos sont également employées par le moteur de recherche Google et par son service de webmail, Gmail.
– Une suite bureautique sur le web Google Apps : Google Apps est une suite bureautique de la société Google qui est accessible aux entreprises, aux établissements d’enseignement et aux organisations à but non lucratif : mairie, association. Les applications en ligne telles que Gmail, Google Talk, Google Agenda et Google Documents offrent un service global avec une garantie de sécurité et de conformité pour les messageries électroniques existantes
– Leur moteur de recherche pour entreprise Google Search Appliance : Serveurs Google dédié à la recherche de documents en entreprise
– La recherche et développement avec Google Labs : site de la société Google qui référençait toutes les applications et outils de Google qui sont à l’état de projet, prototypes ou encore applications en phase de test. Certaines de ces applications étaient amenées ensuite à faire officiellement partie du site Google.
Ainsi Google répond directement à la demande du marché par la multiplicité de ses offres.
C_Mix Marketing de Google
Nous allons analyser les quatre P du marketing de Google.
– Politique du Produit (Product)
Les produits de Google se positionnent dans tout le marché du web tel que la publicité en ligne, la suite bureautique et les moteurs de recherches pour les entreprises privées. Nous pouvons catégoriser les produits de Google en trois classes :
Solutions Publicitaire Les sociétés ont leurs liens commerciaux à chaque fois que des mots clés sont entrés dans le moteur de recherche. L’outil mis à disposition se nomme AdWords.
Solution Bureautique Les sociétés peuvent obtenir dans leur réseau interne une suite bureautique ressemblant à Mircosoft Office qui permet la création de document, tableur, d’agenda en ligne, de courrier électronique et d’outil de discussion. Cette solution est stockée sur les serveurs de Google avec une garanti de 99.99% en cas de panne et de problème de sécurité. L’outil offert se nomme Google Apps.
Solution pour les compagnies Privées Les sociétés voulant obtenir la solution de recherche de Google dans leur réseau interne peuvent le faire en achetant le produit Google Search Appliance qui est un serveur dont Google fournit tout le matériel.
– Politique de Prix (Price)
La politique de prix de Google est une politique d’alignement de prix par rapport à l’offre du produit qu’il donne à ses clients. Les conditions sont que ses produits varient en fonction de la demande, allant d’un prix peu élevé avec un minimum d’offre à un prix élevé avec des offres maximales. La facturation auprès des entreprises varie selon son ancienneté. Une nouvelle cliente (entreprise privée) devra payer Google à chaque prestation de services demandés. Lorsque le département de finance de Google obtient les informations nécessaires du client (situation financière…), ils peuvent offrir des paiements par mensualité.
– Politique de communication (Promotion)
La stratégie de communication de l’entreprise Google n’est pas la même que c’est concurrent. Car il ne fait pas de communication par les canaux de médias traditionnels. Mais l’idée de ses deux créateurs est que l’entreprise se fasse connaître par bouche-à- oreille. D’abord la compagnie a été connu par les spécialiste du web (développeur, fanatique du web,…) et ensuite par le grand public. Parmi les principales solutions de communication Google communique part communiqué de presse : il ne se passe pas une semaine sans que nous entendions parler de Google dans la presse spécialisée du web, économique, ou même grand public.
Son Logo et nom de compagnie Google a trouvé un bon moyen de faire parler de lui sans aborder la technique mais en misant plutôt sur l’affectif des goûts, couleurs et commémorations. A Chaque événement nous pouvons remarquer que le logo de la compagnie change de forme et d’aspect.
Les communautés des développeurs Grâce à leur site Googlelabs et GoogelApi, Google offre au développeurs à travers le monde la création et la mise en place d’outil Google pour leur site web d’où ceux-ci engendre gratuitement de la publicité pour la compagnie. Groupe de discussions (forum, blog, newsgroups). Les groupes de discussions guettent les moindres faits et gestes de Google. Grâce à ces espaces de communications nous pouvons obtenir chaque nouveauté que Google a mis en place.
– Politique de distribution (Place)
Google est présent à travers le monde et sa distribution des produits se fait directement par Internet. Depuis leur site web nous pouvons directement obtenir les produits dont nous avons besoin.
Pour ce qui est de l’étude marketing de la compagnie Google Inc, on constate que depuis sa création en 1998. La compagnie a connu un succès sans précédent. En à peine 10 ans, Google est devenu une formidable compagnie et a réalisé des bénéfices extraordinaires : les employés de Google ont réussi à mettre en place un système de publicité discret et très ciblé et aussi une diversification de produit pour ses clients privés tel que Google Apps et Google Search Appliance. Grâce au système de publicité en ligne la société a profité de cette notoriété sur leur moteur pour récolter des revenus via son site Web ou en offrant ses services en tant qu’intermédiaire publicitaire.
IV. L’ETAT DE L’EMPIRE EN 2011
En Europe en 2011, Google possède un quasi-monopole dans le marché de la recherche sur Internet avec, en moyenne, plus de 90% de parts de marché. Sur les autres continents, la concurrence résiste. ainsi en Russie et en Chine, Yandex et Baidu tiennent les places de leader avec respectivement 62% et 51,5% de parts de marché.
A_Nouveautés (Google)
Mais Google aujourd’hui, ce n’est pas seulement un moteur de recherche, c’est aussi des dizaines d’applications mises à dispositions des internautes. De rachat en rachat Google agrandit et cultive son empire. Des coupons de réduction en ligne à la reconnaissance faciale en passant par le traitement des vidéos, Google sait se diversifier.
En 2011 ce n’est pas moins de 20 nouvelles cordes que l’Empire ajoute à son arc.
Date |
Nom |
Fonctionnalité |
septembre 2011 |
Daily Deal |
coupons de réduction sur Internet (une sorte de Groupon en Europe) |
septembre 2011 |
Zagat |
avis clients sur le commerce local (à rapprocher des guides Michelin) |
août 2011 |
Deal Map |
agrégateur d’offres spéciales chez des commerçants de proximité |
juillet 2011 |
PittPatt |
reconnaissance faciale dans les photos et vidéos |
juillet 2011 |
Fridge |
fonctionnalités pour les réseaux sociaux, spécialement les groupes privés (Fridge sera inclus dans Google+ pour créer les groupes) |
juillet 2011 |
Punchd |
fonctionnalités pour le porte monnaie électronique Google |
juin 2011 |
Sage TV |
logiciel media center (réception TV) |
mai 2011 |
SparkBuy |
comparateur et moteur de recherche de produits électroniques (20 critères de recherche peuvent être combinés) |
mars 2011 |
Green Parrots Pictures |
spécialiste des traitements des vidéos floues et saccadées |
mars 2011 |
Zynamics |
spécialiste en sécurité informatique |
Toute fois, c’est par une grande nouveauté, que la communauté des nouvelles technologies, a été surprise. Google +, un élément, qui, en marchant sur les plates bandes de Facebook, pourrait définitivement assoir la suprématie de l’Empire. Après les échecs retentissants de ses précédentes tentatives sociales qu’ont été «Wave» (lancé en 2009) et «Buzz» (lancé en 2010 et intégré à Gmail), Google semble miser gros sur ce nouveau projet. «Google +» se présente sous la forme d’une plateforme regroupant divers moyens de mise en relation, communication et partage, accessibles depuis une barre d’outil spécifique. Chacun de ces moyens venant se greffer autour d’un flux d’actualité comparable au «Mur» Facebook.
On trouve donc:
«Cercles» ou «Circles» qui n’est ni plus ni moins qu’un système permettant aux utilisateurs de «Google+» de créer des groupes distincts d’amis et contacts regroupés par affinités ou tout autre critère. Cercle Familial, Cercle d’Amis, Cercle Professionnel, etc… l’intérêt de la mise en place de tels groupes étant bien entendu de pouvoir communiquer avec les personnes d’un cercle en particulier et de partager des informations avec celles-ci sans pour autant que ces échanges soient visibles par les contacts intégrés à d’autres groupes. L’innovation majeure dans la fonctionnalité «Cercles» est son système de regroupement par glissé/déposé qui rend l’expérience simple et intuitive, ce que les autres réseaux sociaux ne proposent pas à l’heure actuelle.
«Déclics» ou «Sparks» est un moteur de recherche ultra simplifié qui suggère du contenu (articles, photos, vidéos, etc…) en fonction de vos centres d’intérêts, contenu que vous pouvez partager et au sujet duquel vous pouvez échanger avec vos amis ou cercles d’amis d’intérêts communs.
«Vidéos-Bulles» ou «Hangouts» offre un espace de communication en visioconférence pouvant accueillir un nombre illimité de participants et dont la particularité est de mettre l’accent sur la spontanéité. Lorsque vous créez une Bulle, les contacts du ou des Cercles de votre choix sont informés via leur Mur que cet espace est ouvert, que vous êtes disponible et peuvent s’ils le souhaitent vous y rejoindre pour discuter.
Enfin, «Mobile» ou «Instant Upload» envoi automatiquement et directement toutes les photos capturées à l’aide de votre téléphone mobile (Android, iPhone) sur votre compte «Google+» afin que vous puissiez partager celles-ci à tout moment d’un simple clic. On notera qu’un éditeur de photos (Picnik) est intégré à «Google+», qu’il est possible d’ajouter une légende aux photos et de tagger les personnes qui apparaissent sur celles-ci.
Sans révolutionner le secteur, Google semble avoir ses chances dans le domaine des réseaux sociaux. D’après « comScore », le site aurait atteint les 25 millions d’utilisateurs durant la semaine du 24 juillet 2011, soit 1 mois après le lancement. Il faut désormais se demander si le grand public et plus particulièrement les 750 Millions d’utilisateurs Facebook donneront sa chance à «Google+».
D’un point de vue marketing, Google + , pourrait à l’avenir, comme d’autres réseaux sociaux, devenir un canal de communication, de promotion et de fidélisation non négligeable. De la publicité ciblée selon les centres d’intérêts de chaque utilisateur du réseau, en passant par les pages entreprises… Google+ pourrait devenir le vecteur de relations privilégiées dans le cadre B to C.
B_Bilan: Google aussi puissant qu’un état la responsable sociale en moins
Par son système de référencement et l’ordre de ses résultats de recherche, le géant du web dispose d’un pouvoir sans équivalent sur l’économie numérique et la visibilité de milliers d’entreprises. Sans aucun contrôle ni contrepartie…
Google a annoncé, début du mois, le 5 novembre exactement,une nouvelle mise à jour de son algorithme, clé du référencement des pages web sur son moteur de recherche. L’objectif : proposer aux internautes les résultats les plus « frais » possibles, c’est-à-dire les plus récents ou les plus récemment mis à jour. Pour les sujets d’actualité ou les événements récurrents, comme les festivals de cinéma ou les compétitions sportives, ce changement a tout d’une amélioration. Paradoxalement, il risque surtout d’avoir des conséquences dévastatrices sur l’économie numérique.
Déjà en août dernier, la précédente mise à jour de l’algorithme Google, appelée Panda, avait été un coup dur pour des nombreuses entreprises ; les comparateurs de prix notamment, dont les résultats dépendent quasi-essentiellement du trafic et donc du référencement sur Google. L’un d’entre eux, Twenga, a d’ailleurs porté plainte récemment contre le géant du web pour abus de position dominante. Selon une étude de Searchmetrics.com, certains sites avaient vu leur trafic baisser de 70% en une semaine.
Et pour cause, les contenus « uniques » (visibles sur un seul et unique site) sont favorisés par Panda. Or, les comparateurs de prix présentent par définition les mêmes produits. Avec cette nouvelle mise à jour, ce sont les contenus les plus récents (et pas forcément les plus pertinents ou les plus appréciés des internautes) qui auront la part belle. Les résultats d’une recherche comme « appareil photo pas cher » risquent donc d’être largement bouleversés.
Sachant que cette nouvelle mise à jour devrait, selon Google, impacter 35% des requêtes, il y a matière à s’inquiéter pour les entreprises, mais pas seulement. Si celles-ci continuent à mettre la clé sous la porte, Internet offrira de moins en moins de choix à ses usagers ; ce qui devait pourtant être sa force. En effet, ce sont principalement les grands sites comme Orange (+66%) ou YouTube (+52%) qui bénéficient de cette nouvelle manière de classer les résultats des recherches.
Nous pouvons donc nous poser la question suivante, un acteur économique disposant d’un telle puissance peut-il continuer indéfiniment à agir en tenant compte uniquement de son propre intérêt ?
Numerama, qui dénonce la toute puissance de Google, note que les Etats, seuls acteurs au pouvoir comparable, sont soumis à des règles. Surtout, conscients de leurs responsabilités, ils s’auto-régulent. Signe que les temps changent, la Commission européenne a commencé il y a quelques semaines à enquêter sur les pratiques de Google.
Pour finir malgré la controverse, Google en 2011, est une entreprise dont la suprématie est tout de même non négliegeable. Et les résultats 2011 parlent d’eux même:
- 91% des français utilisent Google
- L’empire détient plus de 100 blogs officiels
- Il y a 2,5 milliards de requête par jour sur l’ensemble des sites de Google
- l’interface de recherche de Google est disponible dans plus de 112 langues
- On observe plus de 1 milliard de visiteurs uniques mensuels sur l’ensemble des sites de Google
- 160 millions de vidéos sont vues par jour sur des mobiles via YouTube (appartenant à Google).
- il y a environ 30.000 requêtes par seconde sur l’ensemble des sites Google de la planète, soit 2,5 milliards par jour ou 77 milliards par mois.
- Google Chrome a 80 millions d’utilisateurs 3 ans après sa création.
Bref, tout les trimestres financiers de Google se ressemblent et le géant du Net annonçait un nouveau chiffre d’affaires record de 8,58 milliards de dollars pour le 2ème trimestre 2011 , en hausse de 27 % en un an, et de 1,6 % en trois mois.
V.CONCLUSION
Le phénomène Google évoque à lui seul un vaste ensemble d’enjeux et inquiétudes suscités par le développement d’internet. Fondé en 1998, Google s’est imposé comme le principal moteur de recherche sur le net. Forte de ce succès, l’entreprise a étendu ses activités à plusieurs autres fonctions d’internet.
A l’égard des personnes, les activités d’une société comme Google présentent des enjeux importants : qu’advient-il des données générées par les multiples requêtes que les internautes introduisent quotidiennement sur le moteur de recherche ? Quels enjeux pour les droits des individus découlent des activités telles que Google Earth qui diffuse des vues aériennes des multiples lieux de la planète ? Que dire de Google street view qui capte des images des rues des grandes villes pour les rendre disponibles sur le web ? Qu’il s’agisse de la collecte de données personnelles ou de la mise à disposition d’œuvres protégées par le droit d’auteur, les enjeux juridiques posés par les moteurs de recherche, et singulièrement par le plus important d’entre eux, sont majeurs.
Par leur activité, les moteurs de recherche et les autres fonctions d’internet génèrent des risques pour les internautes. Les solutions techniques et les configurations peuvent augmenter ou minimiser les risques des internautes.
« Google mangera t-il le monde »
Beaucoup de documents récemment édités et aux titres révélateurs témoignent de l’inquiétude que suscite la montée en puissance de Google et viennent remettre en question le belle devise de l’entreprise « don’t be evil ». Google est devenu un des groupes les plus puissants de la planète. La publicité constitue 99% de ses revenus et Google rachète tous les sites qui prennent de l’importance et donc susceptibles de faire passer des bandeaux publicitaires (ex : You tube).
L’entreprise gère une quantité impressionnante de données, 80% des utilisateurs d’internet ont recours à ce moteur. Google dispose des informations sur 8 milliards de sites et des renseignements personnels sur chaque navigant.
Comment face à ce développement quasi hégémonique se place l’utilisateur? Quels problèmes éthiques, citoyens, de rapport à l’information se posent à l’étudiant qui a recours à ce moteur de recherche ?
Le développement d’un mode de pensée unique ou du moins monolithique. Claude Leblanc , rédacteur adjoint de courrier international : « il faut éviter qu’il y’ait un seul prestataire ( américain ou autre) de contenus. La culture c’est l’échange, si il n’y a qu’un seul fournisseur de connaissances les risques sont trop grands. » Jean-Noël Jeanneney s oppose au projet de numérisation des bibliothèques du monde en dénonçant « la sélection et la hiérarchisation des ouvrages qui vont être définies forcément à partir d’un regard singulier, celui de l’Amérique ( …)le miroir américain sera le prisme unique… »
Le respect de la vie privée « Google est capable d’établir un profil marketing mais aussi sociologique extrêmement précis de l’internaute » c’est ce qu’affirme un auteur dans Comment Google mangera le monde. L’entreprise collectionne des informations sur les utilisateurs en stockant les mots- clés et en envoyant des cookies. Ces fichiers, textes invisibles, suivent nos déplacements et permettent d’établir un profil vendu ensuite à des services marketing. Gmail Google enregistre des copies de chaque courriel expédié et reçu…Rien n’empêche Google de combiner ces infos pour créer des dossiers sur ses clients. Comme le note la philosophe B.Cassin, à chaque innovation de Google se pose le problème de la vie privée. De plus en plus de stratégies publicitaires sont mises en place pour connaître les intentions de l’internaute et devancer ses attentes. Des associations de défense des libertés, ainsi que des organismes de régulation comme la commission nationale de l’informatique et des libertés ont poussé Google à s’engager à effacer les milliards de données qu’il a collecté sur les internautes du monde entier depuis 1996 mais l’entreprise continuera de stocker les infos pour une durée de 12 mois. Parallèlement, un nombre croissant d’instruments informatiques ont été développés pour limiter les capacités intrusives de Google. On peut citer le réseau Tor qui anonymise les internautes, le logiciel Scroogle qui accepte l’installation du cookie sur son serveur avant de le jeter à la poubelle.
Quelle attitude adopter face à ce moteur au monopole quasi-absolu ?. Google est souvent qualifié de « Borgs » en référence aux personnages de Star Trek qui détruisaient tout sur leur passage, cependant des failles apparaissent dans l’édifice : gratuité remise en cause par les entreprises qui s’attaquent à cette concurrence déloyale, procès pour les droits d’auteur, hégémonie dénoncée (remise de l’antiprix « Big brother Award »). L’utilisateur doit, lui, développer une vigilance constante et ne cesser de s’interroger quant à sa marge d’autonomie face à ce type de moteur.
Vidéo du groupe :